Pourquoi écrire sur un blogue

(éditorial de Boris Perron)

J’ai commencé à écrire sur un blogue il y a une demi-douzaine d’années. Mon premier texte, c’était une simple lettre d’opinion à propos de l’école de mes enfants. J’y ai probablement mis trop d’ardeur puisque le rédacteur en chef m’a écrit dans les jours suivants pour connaître mon intérêt à écrire d’autres textes.

Je venais de me mettre la main dans le tordeur…

Raconter

Il faut dire que j’ai la jasette assez facile. Pour moi, placoter au bout d’une allée de supermarché, ce n’est pas une grosse torture. Ajouter à cela un bout de conversation commençant par : « Hé, je vais t’en raconter une bonne… », et le tour est joué pour laisser son interlocuteur sur une bonne impression.

Moi qui n’écrivais que du code informatique depuis 20 ans, j’ai rapidement pris goût à raconter des histoires sur mon quartier. Les gens, les croyances, les anecdotes, tout était prétexte à devenir le sujet de mes billets. En plus, comble de joie, des personnes prenaient même la peine de me lire!

Ça, c’est probablement la base même de l’écriture sur un blogue : être lu. En effet, pourquoi diffuser ses textes sinon? Il y a les journaux intimes pour ça, avec un cadenas dessus pour être certain que personne ne les lise.  

Tranche de vie

Plus frustrant encore, travailler dur sur un texte que personne ne lira. Ça m’arrive parfois au travail. L’anecdote la plus éloquente m’est arrivée juste avant que je commence à écrire officiellement sur un blogue. C’est peut-être même le déclencheur, qui sait?

Bref, les membres de mon équipe et moi devions préparer un projet de réponse, en lettre, du grand patron pour un autre grand patron. À première vue, un simple coup de fil aurait réglé l’affaire, ce que nous lui avons suggéré. Pas grave, il nous demande tout de même de préparer un « projet de réponse » écrit, au cas où il en aurait besoin.

Les membres de l’équipe se divisent les tâches et rédigent leurs parties. Nous nous réunissons pour mettre le tout cohérent. Le directeur révise le tout et nous pensons transmettre la lettre ensuite. Oh que non, on doit la faire valider par les services juridiques! Nous piaffons.

Les services juridiques reviennent. C’est terminé? Pauvres naïfs! Tous les participants se réunissent pour revoir l’entièreté de la lettre. Mot par mot. Nous piaffons des deux pieds.

Finalement, quand la lettre est prête, le grand patron décide de donner son coup de fil. Bonne nouvelle, ils se mettent d’accord pendant leur conversation. Ils n’auront pas besoin de la lettre finalement. Nous piaffons avec la tête sur un mur de briques…

Partager

Lorsque je rédige sur un blogue, c’est rarement en croyant qu’il y aura un retour sur mon investissement. En tout cas, ni en temps, ni en argent. Par contre, c’est souvent très gratifiant. Et, au moins, ça risque d’être lu.

Ça peut être vu comme un partage, mais ce n’est pas toujours par altruisme.

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